jeudi 27 décembre 2007

De la remarquable étude sur les signes et les symboles d'Alfons Kirchgassner, cet axiome de la symbolique chrétienne :

"... l'Eglise a adopté les symboles utilisés par différents peuples, comme réceptacles de ses propres trésors spirituels...".

Un texte fondamental du remarquable Raoul Auclair...

"La Lumière se trouvant à la genèse de toute manifestation, l'Univers manifesté se déploie, lui aussi, selon sept directions ou, mieux, selon les six directions de l'espace, la septième qui jouit d'un privilège divin étant le Centre, point de jonction de l'Orient et de l'Occident, du Nord et du Sud, du Zénith et du Nadir. Ce lieu qui n'a pas de dimension et de qui, cependant, toute dimension procède, ce Centre immuable et nécessaire est le point par où toute la Création entre en contact avec Dieu. Aussi bien participe-t-il, en une certaine manière, de la nature de Dieu, étant absolu ; et de la nature du monde, car toutes les lignes de forces qui parcourent l'Univers émanent de là ou y convergent.
Ajoutons que ce Centre qui n'occupe point d'espace, n'est pas en tel ou tel lieu de l'espace, mais à tous les points de l'espace. C'est le centre de la sphère de Pascal."

Le stupéfiant rêve de pierres, réalisé par le Maître d'Oeuvre Catalan Gaudi...

mardi 25 décembre 2007

Saint Marc de Venise...

Dans le Caucase...

La Table Ronde

Le Bodhisattva Avalokitesvara méditant...

Christ enseignant...

CHRIST EN MAJESTE

CHRIST EN GLOIRE

Crypte : le lieu des métamorphoses...

La Nativité, naissance du Verbe-Lumière

De Lotus de Païni, l'extraordinaire exploratrice des Grands Lointains...

Il faut le redire à satiété : la créature primitive SENT UNIQUEMENT. Son Sentir, libre des nerfs, est vierge, indicible. Cette créature est enveloppée de la fascination de son âme sauvage, indisciplinée ; elle vit dans une qualité de vie inconcevable pour nous. Dans ces lointains, les puissantes forces élémentaires, dans l'enfantement d'un monde, régissent encore l'existence. Une psychée intense enveloppe toutes choses dans l'univers, c'est le seul INTELLIGIBLE, qui, pendant des temps infinis, domine l'existence. Cet Intelligible est obscur, profond comme l'âme.
La créature primitive, enfouie dans sa masse impalpable d'antennes supersensitives qui la font semblable à une énorme méduse occulte à la chevelure magnétique, baigne dans cette atmosphère surchargée de Sève : elle comprend cet INTELLIGIBLE.
C'est là où s'élabore le rite magique qui est une étonnante science de ces temps.
Les vieilles races sentirent toutes les forces affluer en elles. Elle se sentirent pénétrées, traversées, pétries par les torrents puissants de l'existence qui déferlent dans l'univers, formant un formidable et inextricable réseau de forces où toute chose éclot, veut être, regarde, souffre et meurt... Tout le travail silencieux de l'univers, l'enfantement de l'infiniment grand et de l'infiniment petit, ces races le sentirent profondément en elles et autour d'elles, comme une métamorphose infinie dans l'éternité.
Partout, pour elles, dans la vie universelle, surgissait le mot magique : SENTIR ! De toute la foule des êtres, plantes, bêtes, ciel et terre montait la grande sonorité mystérieuse : SENTIR ! Rien ne limitait cette résonnance, rien ne l'assourdissait, elle chantait haut dans les Espaces !
Seul un SENTIR absolu, libre, illimité comme le leur, pouvait enfanter la splendide conception païenne de l'univers, cette formidable vision "panthée" qui bâtit hommes et monde ! - Pour ces races le mystère de la vie était partout profondément ! in Les Trois Totémisations, Paris, 1924.

De l'excellent Luc Benoist...


Un traité d'esthétique chinoise dit que, pour peindre convenablement, il faut "porter en son coeur les cinq pics", c'est-à-dire les cinq directions de l'espace, tout le cosmos, toute la réalité visible et invisible. Cela donne la note d'un art dont les règles symbolisent le développement spirituel nécessaire à toute exécution parfaite. "A coeur droit pinceau ferme", dit un adage.
Ainsi le naturel taoïste apparaît déjà comme une oeuvre d'art, comme un état où l'on parvient non sans peine, quand on y parvient. Il définit le lieu où le naturel rencontre le surnaturel, puisque c'est proprement l'état primordial.
Aussi ne doit-on pas s'étonner que, dès la première page, un des plus populaires parmi les traités de peinture chinoise s'exprime ainsi : "Ne pas avoir de méthode est mauvais. Rester entièrement prisonnier de la méthode est encore plus mauvais. Il faut d'abord suivre une règle sévère ; ensuite pénétrer avec intelligence toutes ses métamorphoses possibles. Le but de toute méthode est de pouvoir s'en passer... Mais si l'on veut se passer de méthode, certainement il faut d'abord en avoir ; si l'on veut la faciliter, il faut la chercher dans la difficulté".

"A" est cette totalité de l'énergie limitatrice qui n'est pas soumise à Mâyâ, inentendue, spontanée, lumière immense... Abhinavagupta. in A. PADOUX.

lundi 24 décembre 2007

D'André Padoux, le plus grand spécialiste français du Tantrisme :

"Si on se reporte à l'oeuvre d'Abhinavagupta ou à celle de son disciple Kshemarâja, la Parole suprême apparaît comme la Parole originelle, incréé, essence même de la plus haute réalité, toujours et partout présente. Elle est identique à la pure Conscience, lumineuse, ultime Réalité. Tout comme cette Conscience, elle est envisagée comme une fulguration lumineuse qui est, non seulement la fulguration de la pure conscience elle-même, mais aussi celle de toute la manifestation qui brille d'abord en elle de manière indifférenciée. Elle contient donc, dans l'indifférenciation première, non seulement toutes les étapes de la Parole, tous les phonèmes, mais aussi toutes les paroles, les actes et les objets qui apparaîtront pour former l'univers. Elle est donc le réceptacle et la source première de tout. "

De Claude Tresmontant...


"Les saints Evangiles contiennent l'expression de l'ultime pensée créatrice de Dieu. Il est donc de la plus extrême importance et urgence de la communiquer dans la traduction la plus exacte possible"

Du remarquable Henry Corbin...


Nous ne concevons pas qu'il y ait une tradition possible, une transmission vivante, sans une perpétuelle renaissance, parce que le plan de réalité spirituelle auquel nous convient les sciences traditionnelles, reste inaccessible si le chercheur ne passe pas lui-même par une nouvelle naissance. Cette idée, il est superflu de le dire, est essentiellement johannique, et elle est de par elle-même la rédemption de l'histoire.

D'un homme bon : Karlfried von Dürckheim...


Sa nature et son destin veulent que l'homme "mange le fruit de l'arbre de la connaissance". Mais il ne se contente pas de développer sa conscience rationnelle, il s'y arrête, s'y immobilise et s'exclut par là de l'unité primordiale de la vie. Cette scission le place dans une "réalité" que, à présent indépendant, il est obligé de maîtriser et d'organiser pour subsister. Son essence originelle, qui est en lui promesse, expérience et vocation innées, comme aussi manifestation du tout infini selon son mode individuel, lui est d'abord cachée. Il reste donc limité au savoir, au pouvoir et à l'activité de son moi existentiel, et ignorant de son Etre véritable. Pourtant la force du UN originel, noyau réel de son Etre essentiel, l'attire et l'amène à le retrouver et le manifester.

dimanche 23 décembre 2007

Du merveilleux et rayonnant Père Ceyrac...


Dans une phrase d'une densité incroyable, saint Jean nous le dit : Nous sommes faits pour voir Dieu, et le voyant tel qu'Il est, lui devenir semblable. Quelle destinée extraordinaire ! Voir Dieu face à face et devenir comme Lui ! Comme l'a toujours affirmé la grande tradition chrétienne, nous sommes faits pour Dieu, et Lui seul peut nous satisfaire. Lui seul peut nous "combler". Nous sommes des "vides", des "creux", des "capacités" de Dieu ! "Capax Dei" comme disaient les Pères de l'Eglise. Et nous serons toujours insatisfaits, dit saint Augustin, tant que nous ne Le verrons pas. Il est la Beauté infinie et l'Amour infini, et c'est pour cela que nous sommes faits. C'est ce que nous ne cessons de chercher. Nos vies sont une marche sur les traces de Dieu, à la recherche de Dieu. Tout est reflet de Dieu, et à travers ces reflets, c'est Lui que nous cherchons.

De Luc-Olivier d'Algange...


"La Beauté, qui n'appartient pas seulement à ce monde, est, en vérité, comme une image apparue sur le miroir de l'âme, une miroitante théophanie dont le mystère chatoyant nous divulgue l'unité de l'amour humain et de l'amour divin par l'infinissante confrontation en miroir du sujet et de l'objet, l'un et l'autre s'abolissant dans l'incommensurable. Ainsi s'accomplit l'identité de l'amour, de l'amant et de l'aimée. L'épreuve du voile est surmontée. La Voie qui commence avec Dieu s'achève dans le Sans-Limite ; et nous voyons par Ses Yeux comme Il voit par notre regard."

Du merveilleux Olivier Clément dans son admirable essai sur l'alchimie...


L'alchimie n'est autre, dans la plupart des civilisations "traditionnelles", que la science sacrificielle des substances terrestres, la liturgie transfigurante propre aux métiers qui concernent la matière apparamment inanimée.
L'alchimie, dans les traditions métaphysiques et mythologiques, n'avait pas plus d'importance que la danse qui célébrait la sainteté du rythme, 'homologuait' à la ronde adorante des astres celle des danseurs et "transmutait" dans l'immobilité soudaine du corps le temps, sommeil de plomb, en l'or pur d'un instant d'éternité.
...pendant tout le moyen âge et jusqu'au premier art gothique, l'alchimie ne s'est pas opposée au christianisme, mais l'a complété. Par elle, l'effusion eucharistique s'irradiait jusqu'aux états les plus pesants de la matière. Vivifiée par le christianisme, l'alchimie lui donnait une application "technique" dans le domaine "psycho-cosmique" qu'il négligeait puisque son but n'était pas d'installer l'homme dans le monde, mais de l'en dégager. in L'oeil de feu

De Nicolas BERDIAEFF...


"J'étais (vers 1907), sous la profonde influence de la Légende du Grand Inquisiteur, de Dostoïevski. Je puis dire que, devenu chrétien, je me suis identifié avec le Christ de la 'Légende' et que je me suis dressé, au nom du christianisme lui-même, contre tout ce qui faisait partie de l'esprit du Grand Inquisiteur. Cet esprit, je le voyais partout, aussi bien dans l'autoritarisme de la religion et de l'Etat que dans celui du socialisme révolutionnaire. Le problème de la liberté, celui de l'homme, celui de l'activité créatrice sont devenus les problèmes fondamentaux de ma philosophie. Mon livre sur le Sens de la Création fut pour ainsi dire un livre de combat et d'assaut, dans lequel se trouve exposé ma propre conception philosophique. Je dois encore mentionner, à ce propos, le rôle qu'a joué, au point de vue du développement de mes idées philosophiques et de ma formation spirituelle, ma rencontre avec Jacob Boehme. "

Rosace dans le Paris souterrain...

Luca Pacioli

Daruma par Sesshu


Sesshu, toujours remarquable