dimanche 22 janvier 2012

Erik Sablé vient de publier "DIEU EST ABIME ET MYSTERE" aux Editions ARMA ARTIS.


"L'être humain est sujet à un obscur malaise, un manque, comme une blessure qui demeure au cœur de son être. L'homme peut même se définir comme celui qui est habité par ce sentiment d'incomplétude. Ce manque ne se satisfait pas des objets du monde, rien ne peut réellement le combler. Même lorsque les désirs sont apaisés et les ambitions satisfaites, il est là, toujours présent, du moins pour les êtres encore debout, c'est-à-dire ceux qui ne sont pas complètement absorbés par les préoccupations matérielles, réduit aux pulsions de peur et aux satisfactions des sens. Nous pouvons tenter de cerner ce manque. Il apparaît alors comme une obscure aspiration, un désir immatériel, qui fait que l'homme cherche toujours autre chose que ce qu'il possède, autre chose que ce qui se tient présent. Plus largement, ce désir est comme une attente, une volonté de trouver ce qui enfin le comblera totalement et si nous sommes suffisamment à l'écoute nous comprenons qu'il ne peut jamais s'accomplir. Il est le fruit du manque originel que nous portons tout au fond de nous-même, comme un secret.

En espérant combler ce manque avec toujours plus de confort, de biens de consommation, l'humanité a fait fausse route et l'homme vit maintenant à la surface de lui-même. Car, l'être humain ne se réduit pas à son corps de chair et la conscience ne se localise nullement au niveau du cerveau. Elle peut se déplacer dans le corps en dehors de la zone cérébrale, ou bien hors du corps. L'homme de la modernité s'imagine que l'humanité, de tout temps, était à son image. Mais pour beaucoup de peuples anciens, la conscience se situait dans le cœur. C'est là qu'ils la sentaient, la vivaient, l'expérimentaient. C'est d'ailleurs pour cela que ces êtres étaient naturellement centrés. Dans la tradition chrétienne orientale, le disciple fait descendre la conscience dans le cœur où elle trouve son origine. Elle descend réellement dans le lieu du cœur. Alors, la conscience apparaît comme l'expression d'une présence infiniment vaste, éternelle, lumineuse et pure. C'est comme une descente en soi-même, et au plus profond, l'homme est habité par Dieu
. "

Ainsi commence le remarquable petit livre d'Erik Sablé que nous venons de faire paraître : "Dieu est abîme et mystère". Comme dans chacun de ses livres, Erik Sablé est lumineux, ici, il l'est sur un sujet sublime et qu'aucun traité de théologie spéculative ne pourra rendre aussi bien.



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