mardi 25 décembre 2007

De l'excellent Luc Benoist...


Un traité d'esthétique chinoise dit que, pour peindre convenablement, il faut "porter en son coeur les cinq pics", c'est-à-dire les cinq directions de l'espace, tout le cosmos, toute la réalité visible et invisible. Cela donne la note d'un art dont les règles symbolisent le développement spirituel nécessaire à toute exécution parfaite. "A coeur droit pinceau ferme", dit un adage.
Ainsi le naturel taoïste apparaît déjà comme une oeuvre d'art, comme un état où l'on parvient non sans peine, quand on y parvient. Il définit le lieu où le naturel rencontre le surnaturel, puisque c'est proprement l'état primordial.
Aussi ne doit-on pas s'étonner que, dès la première page, un des plus populaires parmi les traités de peinture chinoise s'exprime ainsi : "Ne pas avoir de méthode est mauvais. Rester entièrement prisonnier de la méthode est encore plus mauvais. Il faut d'abord suivre une règle sévère ; ensuite pénétrer avec intelligence toutes ses métamorphoses possibles. Le but de toute méthode est de pouvoir s'en passer... Mais si l'on veut se passer de méthode, certainement il faut d'abord en avoir ; si l'on veut la faciliter, il faut la chercher dans la difficulté".

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