vendredi 21 décembre 2007

LA FORCE DE L'ART

Le métier, par sa naturelle adaptation à la fonction de l'homme, fait partie de son être. Il devient pour lui le meilleur et quelquefois le seul moyen de connaissance, le mieux adapté à son état. Il est une vocation. Un homme sans métier ne connaît rien par l'intérieur, par le dedans, d'une façon effective et réelle. C'est un homme sans connaissance au sens le plus précis du mot.
Par le travail qu'il applique à l'aide de son art, l'homme n'apporte pas seulement une transformation à la matière, mais en lui-même. Il peut concourir à redresser l'harmonie ambiante et la sienne propre en imprégnant l'objet d'un élément supra-humain, comme Dieu créa l'homme en lui influant son souffle, élément subtil et suprême, fort sensible dans les vrais chefs-d'oeuvre, où l'on sent mystérieusement déposées de véritables réserves spirituelles. L'art, comme la vie, semble ainsi destiné à arrêter pour un temps la déchéance naturelle et fatale de la matière.
Luc Benoist in "Art du Monde - La spiritualité du métier".

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