dimanche 23 décembre 2007

Du merveilleux Olivier Clément dans son admirable essai sur l'alchimie...


L'alchimie n'est autre, dans la plupart des civilisations "traditionnelles", que la science sacrificielle des substances terrestres, la liturgie transfigurante propre aux métiers qui concernent la matière apparamment inanimée.
L'alchimie, dans les traditions métaphysiques et mythologiques, n'avait pas plus d'importance que la danse qui célébrait la sainteté du rythme, 'homologuait' à la ronde adorante des astres celle des danseurs et "transmutait" dans l'immobilité soudaine du corps le temps, sommeil de plomb, en l'or pur d'un instant d'éternité.
...pendant tout le moyen âge et jusqu'au premier art gothique, l'alchimie ne s'est pas opposée au christianisme, mais l'a complété. Par elle, l'effusion eucharistique s'irradiait jusqu'aux états les plus pesants de la matière. Vivifiée par le christianisme, l'alchimie lui donnait une application "technique" dans le domaine "psycho-cosmique" qu'il négligeait puisque son but n'était pas d'installer l'homme dans le monde, mais de l'en dégager. in L'oeil de feu

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